Proses & Poésies

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J'ai tendu la main pour effleurer leurs âmes. 
Elles respirent tout près d'ici dans les soirs humides et sans vent. 
Adieu me disent-elles tandis qu'au loin s'ouvrent de grandes ailes.
La lune pourrait bien ne point naître,
les fleurs clamer à grand cri leur innocence, 
la nuit le sait, la nuit tait cette langue qui vient
battre sur la colline de l'oubli, là où s'en vont les cantiques anciens.
Plus bas, une ombre se mue et se prosterne dans un pleur muet.
Un fleuve tombe de ses paupières noires. Un seul mot me vient : Amen.


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